Comment sont sélectionnés les cafés Caoufé ?

Depuis fin 2020 et après quelques mois d’activité, j’ai décidé de me pencher sur le sourcing de mes cafés, et de vous proposer des cafés « qui ont une histoire ». C’est en fait quelque chose que j’avais en tête depuis le début du projet, mais qui me semblait compliqué à mettre en place et trop couteux.

Instagram : le réseau qui a fait le lien

Mon projet est né d’une idée, c’est sûr, mais s’est concrétisé sur le réseau social Instagram. C’est en créant le compte @caoufé, avant même d’avoir torréfié mes premiers cafés et vendu mes premiers sachets, que j’ai pu m’adresser à des personnes intéressées par mon projet et ma démarche. C’est aussi grâce à ce compte que j’ai pu me rapprocher d’autres acteurs du milieu (torréfacteurs, coffeshops, porteurs de projets, …) et en particulier de micro importateurs qui souhaitaient valoriser en France le travail passionné de petits producteurs d’Amérique Latine, d’Afrique, etc…

Deux micro importateurs sont rapidement entrés en contact avec moi : Luis, qui a fondé Aroma Nativo et importe des cafés d’exception de Colombie, et Soulé, fondateur de la coopérative Terra Noun et qui permet à de petits producteurs de cafés de spécialité camerounais d’atteindre la scène internationale. Il existe de nombreux passionnés qui, comme Soulé et Luis, ont à cœur de faire connaître le café d’exception produits par des caféiculteurs passionnés et engagés à travers le monde.

Mais alors, comment sont sélectionnés les cafés Caoufé ?

Tout part du café en lui même, évidemment. Je demande systématiquement un échantillon de café vert que je remets ensuite à Juliette (torréfactrice talentueuse avec qui je travaille depuis plusieurs mois déjà), et qui l’échantillonne. Juliette, qui a bien compris ma démarche et y est sensible, me propose ensuite de faire un « cupping à l’aveugle ». Elle dispose plusieurs cafés que nous goutons un à un sans que je ne sache lequel est l’échantillon en question. Cela me permet de goûter et apprécier le café de manière objective. Son avis d’experte est évidemment très précieux pour moi, et je le croise avec mon propre avis. La difficulté pour moi est de ne pas juger le café par rapport à mes goûts, mais d’imaginer comment ce dernier serait accueilli par mes clients. Des clients, qui, je le rappelle, ne connaissaient pas pour la plupart le café de spécialité avant de consommer des cafés Caoufé.

L’histoire de mon interlocuteur et sa relation avec les fermes qu’il met en avant comptent aussi beaucoup dans ma décision. J’aime pouvoir raconter à mes clients toute l’histoire de leur café.

C’est donc en combinant toutes ces informations que je décide si j’achète ou non un premier sac à l’importateur. Ces importateurs sont généralement de petites structures, qui, du fait des petites quantités qu’elles importent, payent cher le transport, en comparaison aux gros importateurs connus sur le marché. Le prix du café au kilo est donc généralement plus élevé, ce qui a forcément un impact sur le tarif que je vais ensuite pouvoir pratiquer.

Mais je reste tout de même convaincue de l’intérêt de travailler avec ces structures dont je partage les valeurs. Je pense qu’avec (beaucoup) de pédagogie, les consommateurs finaux finiront par accepter le fait que le prix du sachet de café qu’ils ont toujours connu (au supermarché notamment), n’est pas le bon. Que s’ils veulent accéder à un produit de qualité tout en ayant un impact positif sur la filière du café et les femmes et hommes qui la constituent, ce standard doit être revu. Et c’est là tout le sens de ma démarche : contribuer, à mon échelle, à faire du café de spécialité le nouveau standard de consommation.

Vendre en direct sur les marchés, en boutique éphémère ou sur des salons ponctuels est très utile dans la poursuite de cette démarche. Je peux ainsi expliquer, démontrer, et répondre aux questions. Le changement ne se fera pas en un jour, et, heureusement, nous sommes de plus en plus nombreux à porter ce message. Le contexte actuel a également un impact positif sur la consommation des français, qui recherchent de plus en plus de traçabilité et de produits responsables.

Alors à votre avis, dans combien de temps le café de spécialité aura pris place dans toutes les cuisines de France (et remplacé les machines à dosettes notamment..) ? 🙂