Story-telling : pourquoi Caoufé ?

Aux débuts du projet, j’ai longuement hésité sur la forme qu’il devait prendre. J’ai toujours voulu créer un service, dont le bénéfice client serait palpable chaque jour, et en direct. J’aime aussi faire plaisir, notamment avec de la nourriture. Mon idée de départ était donc de créer un coffetruck, sorte de coffeeshop ambulant, qui s’adresserait à une population dynamique, en mouvement, qui a du mal à faire des pauses dans la journée. Pendant ma phase de recherches, je suis allée à la rencontre de plusieurs torréfacteurs au positionnement bien différent. Plusieurs m’ont soufflé l’idée de partir plutôt sur la création d’une marque de café. Je les écoutais mais restais dans mon idée de départ, persuadée que celle-ci me correspondait mieux.

Et là, j’ai eu l’occasion de réfléchir. Réfléchir différemment. Rechercher différemment aussi. Et petit à petit, c’est devenu une évidence. C’est François (co-fondateur de la micro-brûlerie alsacienne Ominino), qui avait raison. Je devais utiliser mon histoire et mon métier de communicante pour créer ma propre marque.

Je reviendrai dans de prochains articles sur les différentes étapes qui s’en sont suivies, mais ici, on va parler du choix du nom « Caoufé ». Oui parce que même si la prononciation est plutôt équivoque, on me demande souvent « pourquoi ? ».

C’est le nom que j’avais décidé de donner à ma marque en avril 2020. J’aimais le clin d’oeil à la chanson de Serge Gainsbourg, j’aimais le fait d’évoquer indirectement mon métissage, et j’aimais aussi le fait d’utiliser le terme « couleurs » au pluriel. D’une part parce que cela faisait allusion aux différentes couleurs que l’on retrouve dans le café, sous toutes ses formes (couleurs du fruit, du grain, de la mouture, de la boisson). Et d’autre part parce que j’avais imaginé un logo qui ressemble à une couleur de pantone, faisant ainsi un lien (plus ou moins) subtile avec mon métier de base de communicante.

Après deux ou trois jours de brainstorm solitaire et avec un grand enthousiasme, je me rends naïvement sur le site de l’INPI. Evidemment, j’aurais du le faire dès que l’idée – pas originale du tout – d’appeler ma marque de café « couleurs café » m’est venue. Mais on dira que l’enfermement lié au confinement m’a fait prendre quelques mauvaises décisions. Je découvre alors que la marque est (évidemment) déjà déposée.

Dans la journée, je discute avec un ami qui est aussi mon imprimeur depuis des années, à qui je parle de mon projet. Il me dit en plaisantant « super, tu vas appeler ta marque « Ka ou Fè », qui signifie « comment ça va » en créole guadeloupéen. Je souris puis relis son message. Je prends mon ordinateur, ouvre illustrator et commence à travailler ce qui deviendra aussi le logo de ma marque.